Pour rappel, près d’une soixantaine d’élus issus de cette plateforme avaient décidé de quitter leur groupe parlementaire, exprimant leur volonté de collaborer avec le régime de la Refondation. Aujourd’hui, ces mêmes députés envisagent de se regrouper autrement pour, disent-ils, « se faire entendre » au sein de l’hémicycle.
L’un de ces futurs groupes serait même conduit par un ancien ministre de l’ère Rajoelina, connu pour avoir été inamovible lors du premier mandat de l’ancien Président. Son nom avait toutefois été sali par certains qui le nommaient dans une affaire d’écrans plats, ce qui ne manque pas de faire réagir certains observateurs.
Mapar 2 et 3
Face à cette annonce, une question revient cependant avec insistance auprès des observateurs qui se demandent en effet sur quel fondement légal ces députés comptent-ils s’appuyer pour justifier cette recomposition politique ? Car la Constitution est claire. L’article 72 dispose que tout député qui change de groupe politique en cours de mandat encourt la déchéance, sauf s’il a été élu sans appartenance partisane. Les règles sont strictes : adhésion unique à un groupe, minimum de huit membres, et respect de la ligne politique sous peine de sanction par la Haute Cour constitutionnelle.
Notons qu’actuellement, une vingtaine de députés restent fidèles à l’IRMAR.
A leurs côtés siègent déjà des élus du Firaisankina et plusieurs groupes d’indépendants. L’arrivée de trois nouveaux groupements viendrait donc encore plus complexe un paysage parlementaire déjà morcelé.
Au-delà du cadre légal, c’est la constance politique de certains élus qui interroge l’opinion. L’histoire récente parle d’elle-même. Faut-il ainsi rappeler qu’à la fin du régime Ravalomanana, ses partisans s’étaient éparpillés. Après le départ d’Andry Rajoelina en 2014, d’autres avaient créé les groupes Mapar 2 et 3. En 2019, la
non-reconduction de Hery Rajaonarimampianina avait entraîné un ralliement massif vers la nouvelle majorité. Aujourd’hui, le scénario semble se répéter.
Alors que le pays parle de « refondation », beaucoup s’accordent à dire que cette démarche devrait d’abord s’appliquer à la classe politique. La fidélité aux engagements pris devant les électeurs devrait rester le fil conducteur de tout mandat.
La Rédaction








